Accueil > Édition > Les éditions présentées
Les éditions présentées
L’édition originale de la première partie de L’Astrée a été publiée en 1607 par le libraire parisien Toussaint du Bray. En l’absence de tout manuscrit de travail, elle offre la première version connue du roman qui, entre autres caractéristiques, ne comporte pas encore l’épître dédicatoire à Henri IV qu’Urfé n’ajoutera qu’en 1610, en publiant une version remaniée de son œuvre.
L’édition de la première partie de L’Astrée publiée par Toussaint du Bray et Jean Micard en 1612 au format in-8° occupe une place décisive dans l’histoire du texte. Elle marque en effet l’achèvement du travail de révision qu’Urfé avait entrepris peu après l’édition originale de 1607 et dont l’édition publiée par Du Bray et Micard en 1610 ne représentait qu’une étape intermédiaire. Après 1612, les quelques corrections attribuables à l’auteur qu’on relève dans les éditions de 1618 et 1621 sont trop sporadiques et marginales pour suffire à constituer de nouveaux états du texte à strictement parler, sans compter qu’elles apparaissent dans des éditions d’une qualité philologique par ailleurs si dégradée que leur autorité est sujette à caution. C’est la raison pour laquelle le texte de 1612 est celui que nous avons retenu comme base de notre édition critique, à paraître dans la collection « Champion classiques ».
L’édition intégrale des cinq parties du roman publiée en 1632-1633 par les libraires parisiens Courbé et Sommaville constitue le point d’aboutissement de l’histoire éditoriale et textuelle de L’Astrée. Elle reprend dans une seule unité éditoriale le récit complet (tel qu’il a été achevé après la mort de l’auteur par son secrétaire Balthazar Baro) qui se trouvait jusqu’alors dispersé en diverses éditions. A son caractère d’édition « standard » contribue aussi son apparat iconographique. Les libraires ont en effet voulu qu’en plus du frontispice et des portraits qu’on avait pris l’habitude d’ajouter aux pièces liminaires de la première partie, chacun des douze livres de chacune des cinq parties du roman soit désormais précédé d’une planche gravée sur cuivre, d’après des dessins de Daniel Rabel.
En revanche la composition typographique n’a pas fait l’objet d’un semblable soin : les coquilles et les corruptions textuelles y abondent, plus qu’en aucune autre édition. Le paradoxe est ainsi que le point d’aboutissement de l’histoire éditoriale de L’Astrée est aussi son point d’étiage.