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Éditer L’Astrée


XVIIe siècle, n°235, avril 2007, p. 195-335.

PRESENTATION

« Éditer L’Astrée » : le titre de la Journée d’études organisée en Sorbonne le 14 octobre 2006 par notre équipe sonnait comme un programme – en forme de gageure. Engagés depuis trois ans dans cette entreprise éditoriale, nous avions d’emblée conçu cette manifestation comme une étape importante jalonnant, en avant-poste, d’autres rencontres scientifiques prévues pour 2007, dans le cadre des célébrations nationales de la parution de L’Astrée d’Honoré d’Urfé (1607-1628). Au-delà cependant de l’événement – hommage rendu à une œuvre fondatrice –, cette journée entendait accompagner et nourrir le travail en cours.

Les contributions réunies dans ce volume de la revue XVIIe Siècle ont apporté, cette fois encore « Du nouveau sur L’Astrée ». Régimes juridiques et conditions effectives de la publication du roman étudiés par J.-D. Mellot, avatars éditoriaux de la première partie analysés par J.-M. Chatelain délimitent ainsi avec rigueur textes et contextes, nous fournissant de précieuses données matérielles et philologiques. Ils nous rappellent salutairement que le livre est d’abord un objet, physique et commercial, qui circule dans un tout autre espace que le pur ciel des Idées… C’est dans la même perspective que W. Ayres-Bennett et G. Siouffi examinent ensuite le matériau linguistique propre à l’objet-livre : L’Astrée est-elle, sur le plan de la langue, un roman « moderne » ? De quelles options le traitement de la métaphore dans l’œuvre relève-t-il, à l’heure où se précise la réflexion sur la tension entre langue commune et poéticité littéraire ? La « fabrique du texte » ensuite, s’agissant de ses sources objectives, de ses tropismes esthétiques, culturels et idéologiques, constitue l’avant-dernier volet de cet ensemble. L’enquête de M.-G. Lallemand la conduit, au terme d’un patient travail consacré aux poésies insérées dans L’Astrée, à en interroger la tentation lyrique si perceptible à la lecture du roman, dont la convention pastorale pleinement assumée par l’auteur n’épuise pas la portée. E. Bury s’attache pour sa part à dégager les « deux cultures » qui sous-tendent le projet civilisateur de l’œuvre d’Urfé, et permettent de prendre la mesure d’une ambition authentiquement politique. P. Choné enfin, « en marge de L’Astrée », nous présente un singulier tableau de Claude Lorrain : le Parc à moutons, contrepoint de l’Arcadie rêvée par les peintres, représente peut-être la « forme simple » du paysage pastoral, son interprétation tout à la fois modeste et poétique.


SOMMAIRE

Delphine DENIS, Anciens défis, nouveaux programmes

Jean-Dominique MELLOT, Le régime des privilèges et les libraires de L’Astrée

Jean-Marc CHATELAIN, Histoire éditoriale et tradition textuelle de la première partie de L’Astrée

Wendy AYRES-BENNETT, La modernité de l’usage linguistique de L’Astrée vue par les yeux d’un remarqueur

Gilles SIOUFFI, Honoré d’Urfé artisan précoce de la « démétaphorisation du français » ? Proposition d’étude lexicale à partir de L’Astrée

Marie-Gabrielle LALLEMAND, Les poèmes d’Urfé dans L’Astrée

Emmanuel BURY, Les deux cultures d’Honoré d’Urfé dans L’Astrée : entre idéologie et paideia humaniste

Paulette CHONÉ, En marge de L’Astrée. À propos de l’inspiration pastorale de Claude Lorrain et de son Campus agni de Vienne